Le printemps avance et l’automne recule : c’est le changement d’heure que nous vivons deux fois par an, lorsque nous passons de l’heure normale à l’heure d’été et vice-versa. Si la plupart des gens savent que le changement d’heure perturbe le cycle veille-sommeil et la qualité du sommeil, nombreux sont ceux qui ne réalisent pas l’impact négatif que le changement d’heure peut avoir sur la santé et le bien-être général. Prendre des mesures pour éviter de perturber le sommeil lors du passage à l’heure d’été peut contribuer à atténuer cet impact.
Pourquoi changeons-nous d’heure deux fois par an ?
Bien que le concept de l’heure d’été ait été imaginé pour la première fois en 1784 par l’Américain Benjamin Franklin, ce n’est qu’en 1895 que l’idée moderne de l’heure d’été s’est développée. C’est alors que le Néo-Zélandais George Vernon Hudson a proposé un décalage saisonnier de deux heures pour profiter de l’augmentation de la lumière du jour. En 1916, l’Allemagne est devenue le premier pays à appliquer l’heure d’été à l’échelle nationale.
Bien que l’objectif initial de l’heure avancée ait été de mieux utiliser les heures du soir, une autre raison de sa mise en œuvre a été l’économie d’énergie. Les Américains ont changé d’heure pour la première fois en mars 1918. En Amérique, le gouvernement fédéral a mis en place la politique de changement d’heure en réponse à la Première Guerre mondiale, afin d’économiser l’énergie dans le cadre de l’effort de guerre global. Ce changement n’a pas été particulièrement apprécié par les agriculteurs, qui devaient travailler tôt le matin dans l’obscurité, et a fini par être abrogé en 1920. Toutefois, après l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en décembre 1941, l’heure d’été a fait son retour.
Après la Seconde Guerre mondiale, certains États ont continué à utiliser l’heure d’été. Les dates de début et de fin du changement d’heure ont été laissées à l’appréciation de chaque État jusqu’en 1966, date à laquelle le gouvernement fédéral a décidé de normaliser le changement d’heure. L’Uniform Time Act a fixé le début de l’heure d’été au dernier dimanche d’avril, date à laquelle les horloges avancent d’une heure, et le retour à l’heure normale au dernier dimanche d’octobre, date à laquelle l’heure recule d’une heure.
En 1986, le gouvernement, invoquant des raisons d’économie d’énergie, a repoussé la date de début de l’heure d’été au premier dimanche d’avril. Une autre modification apportée par le Congrès est entrée en vigueur en 2007, permettant aux Américains de changer d’heure le deuxième dimanche de mars et le premier dimanche de novembre. Il est intéressant de noter que les agriculteurs font toujours partie du groupe de plus en plus important de personnes qui souhaiteraient voir cesser ce rituel de changement d’heure deux fois par an.
Impacts du changement d’heure sur la santé
Les scientifiques et les professionnels de la santé sont de plus en plus nombreux à souhaiter l’arrêt du changement d’heure. En effet, le décalage de l’heure, qui fausse l’heure du lever et du coucher du soleil, peut perturber le rythme circadien, le cycle veille-sommeil et la qualité globale du sommeil.
La quantité et la qualité du sommeil sont intimement liées à la santé, car elles ont un impact sur le fonctionnement du système immunitaire, la production d’hormones et les activités métaboliques. Le manque de sommeil et la mauvaise qualité du sommeil sont associés à un risque accru de nombreuses maladies et états de santé, tels que le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Même les perturbations du sommeil de courte durée peuvent avoir un impact négatif sur la santé, l’humeur et les fonctions cognitives.
Des études ont montré que les taux d’accidents de la route et d’accidents du travail augmentent au cours de la période qui suit directement le changement d’heure, en particulier lors du changement d’heure au printemps. Les crises cardi aques et autres accidents cardio-vasculaires ont tendance à être plus nombreux après le changement d’heure au printemps. L’augmentation des taux de suicide et de dépression a été liée au changement d’heure à l’automne.
Prévenir les perturbations du sommeil pendant le passage à l’heure d’été
La façon la plus saine de modifier votre horaire de sommeil est de le faire graduellement. Commencez à vous préparer au changement d’heure une semaine avant qu’il n’ait lieu. Ajustez vos heures de sommeil et de réveil par petites touches, 10 ou 15 minutes à la fois. Soutenez ce changement progressif en étant plus proactif en matière d’hygiène du sommeil.
L’établissement d’heures de sommeil et de réveil régulières, même pendant les jours de congé au travail ou à l’école, est un élément important de l’hygiène du sommeil. Mettez en place une routine de coucher conçue pour vous aider à vous détendre et à vous endormir. Un bain chaud, une période de méditation, un peu de lecture ou d’autres activités calmes et relaxantes peuvent aider à signaler à votre cerveau qu’il est temps de passer d’une journée active à un sommeil reposant et réparateur. Veillez à ce que votre chambre à coucher soit confortable, fraîche et sombre.
Évitez les lumières vives dans les deux heures qui précèdent le coucher, y compris la lumière des écrans, comme celle de votre téléphone portable. La lumière est un signal puissant pour le rythme circadien, qui a un impact sur le cycle veille-sommeil et la qualité du sommeil. La lumière vive du soir peut retarder l’heure du coucher. Pour mieux dormir la nuit, veillez à vous exposer quotidiennement à la lumière vive du matin.
L’activité physique est également importante pour mieux dormir. Toutefois, évitez de faire de l’exercice le soir. Votre corps a évolué pour être actif pendant la journée et se reposer la nuit. Si vous perturbez ce rythme, votre sommeil s’en trouvera perturbé. Ne buvez pas de boissons contenant de la caféine en fin d’après-midi ou le soir, surtout pendant la période d’adaptation au changement d’heure. Si vous devez faire une sieste, faites-la courte, de 20 à 30 minutes seulement. Évitez de faire une sieste en fin d’après-midi ou en soirée, car cela peut nuire à la durée et à la qualité du sommeil.
Faciliter le changement d’heure pour une meilleure santé
Lorsque vous abordez le changement d’heure comme un processus, une transition, plutôt que comme un événement d’une seule nuit, vous contribuez à protéger votre santé physique et votre bien-être mental. En veillant à dormir suffisamment et à maintenir un rythme circadien sain, vous pouvez contribuer à atténuer l’impact du changement d’heure et à maintenir un sommeil sain pendant l’heure d’été.