La cannelle est très importante pour de nombreux plats. Outre son goût unique, elle peut avoir d’autres propriétés bénéfiques pour l’homme. Par exemple, des études suggèrent que la cannelle a un potentiel anti-inflammatoire, antioxydant et anticancéreux, et qu’elle peut également renforcer le système immunitaire.
La cannelle en cas de troubles de la mémoire ou de l’apprentissage
La cannelle, l’épice aromatique bien connue que beaucoup d’entre nous utilisent pour faire des gâteaux et cuisiner des plats salés, est dérivée de l’écorce interne des canneliers. Il s’agit d’arbres à feuilles persistantes que l’on trouve dans l’Himalaya et dans d’autres régions montagneuses, ainsi que dans les forêts tropicales et autres forêts du sud de la Chine, de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est. Certains travaux ont également montré que ses composés bioactifs pouvaient stimuler les fonctions cérébrales, en particulier la mémoire et l’apprentissage. Toutefois, la validité de ces résultats n’a pas encore été établie avec certitude.
Une équipe de chercheurs de l’université des sciences médicales de Birjand, en Iran, a récemment passé en revue plusieurs études antérieures portant sur les effets de la cannelle sur les fonctions cognitives. Leur analyse, publiée dans Nutritional Neuroscience, met en évidence la valeur potentielle de la cannelle dans la prévention ou la réduction des troubles de la mémoire ou de l’apprentissage. L’étude visait à examiner systématiquement les études portant sur la relation entre la cannelle et ses composants clés dans la mémoire et l’apprentissage. Quarante études répondaient à ces critères et ont été incluses dans cette revue systématique.
La cannelle aide à prévenir et à réduire les troubles cognitifs
Les chercheurs ont examiné des centaines d’études stockées dans plusieurs bases de données de recherche en ligne, notamment PubMed, Scopus, Google Scholar et Web of Science. Ils ont ensuite restreint leur analyse à 40 de ces études, les plus pertinentes dans leur domaine d’intérêt. Sur ces 40 études, 33 ont été menées in vivo (c’est-à-dire en examinant des organismes vivants tels que des humains, des rongeurs ou d’autres animaux). Cinq d’entre elles ont été menées in vitro (c’est-à-dire en dehors d’organismes vivants, par exemple en analysant des cellules ou des tissus post-mortem) et deux étaient des études cliniques (c’est-à-dire impliquant des patients).
Les chercheurs ont extrait des données pertinentes pour toutes ces études, notamment leur auteur, l’année de publication, le composé utilisé ou le type de cannelle utilisé, la population étudiée et la taille de l’échantillon, les doses de cannelle ou de ses composants bioactifs utilisées, le sexe et l’âge des sujets participants, la durée et la méthode de consommation et les résultats obtenus. Ils ont ensuite évalué la qualité et la fiabilité des études, en tenant compte de leur conception, de la taille de l’échantillon, des critères d’inclusion et d’autres aspects méthodologiques.
Enfin, ils ont analysé et comparé les résultats des 40 articles pertinents qu’ils ont sélectionnés. Dans l’ensemble, la plupart des études examinées suggèrent que la cannelle pourrait avoir un effet positif sur la mémoire et les fonctions cognitives. La plupart des études rapportent que la cannelle pourrait être utile pour prévenir et réduire les dysfonctionnements cognitifs. Selon les chercheurs, elle peut être utilisée comme adjuvant dans le traitement des maladies associées. Toutefois, d’autres études doivent être menées.
Dans l’ensemble, la revue systématique suggère que la cannelle et certains de ses composants actifs peuvent avoir des effets bénéfiques sur les fonctions cérébrales humaines en favorisant la mémoire et l’apprentissage. À l’avenir, cette revue pourrait inciter d’autres équipes de recherche à approfondir les effets de la cannelle sur le cerveau, ce qui pourrait favoriser son utilisation pour préserver les fonctions cérébrales et ralentir le déclin cognitif.
La cannelle et la maladie de Parkinson
Certaines études suggèrent que la cannelle pourrait également aider à lutter contre la maladie de Parkinson. La maladie de Parkinson est une maladie à évolution lente qui affecte une petite zone de cellules dans le mésencéphale, appelée substantia nigra. La dégénérescence progressive de ces cellules entraîne une réduction d’un neurotransmetteur chimique vital, la dopamine. La diminution de la dopamine entraîne l’apparition d’un ou de plusieurs des signes classiques de la maladie de Parkinson, notamment : un tremblement au repos d’un côté du corps, une lenteur générale des mouvements, une raideur des membres et des troubles de la démarche ou de l’équilibre. La cause de la maladie est inconnue. Des causes environnementales et génétiques ont été avancées. Bien que 15 % des patients soient diagnostiqués avant l’âge de 50 ans, la maladie est généralement considérée comme une maladie qui touche les adultes plus âgés, puisqu’elle affecte une personne sur 100 après l’âge de 60 ans. Cette maladie semble être légèrement plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
La cannelle est métabolisée dans le foie en benzoate de sodium, un médicament utilisé pour traiter les troubles hépatiques associés à l’hyperammoniémie. En raison de son effet microbiocide, elle est également largement utilisée comme conservateur alimentaire. La cannelle de Chine (Cinnamonum cassia) et la cannelle de Ceylan (Cinnamonum verum) sont les deux principaux types de cannelle. Bien que les deux types de cannelle soient métabolisés en benzoate de sodium, les chercheurs ont découvert, grâce à une analyse par spectrométrie de masse, que la cannelle de Ceylan est beaucoup plus pure que la cannelle de Chine, car cette dernière contient de la coumarine, une molécule hépatotoxique.
Il est important de comprendre le fonctionnement de la maladie pour concevoir des médicaments efficaces qui protègent le cerveau et empêchent la maladie de Parkinson de progresser. Les chercheurs notent que certaines protéines importantes, telles que Parkin et DJ-1, diminuent dans le cerveau des patients atteints de la maladie de Parkinson. L’étude a montré qu’après administration orale à des rongeurs, la cannelle moulue est métabolisée en benzoate de sodium, qui pénètre ensuite dans le cerveau, stoppe la perte de Parkin et de DJ-1, protège les neurones, normalise les niveaux de neurotransmetteurs et améliore la fonction motrice chez les souris atteintes de la maladie de Parkinson. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si ces résultats peuvent être extrapolés à l’homme.